Association de solidarité internationale, Charleval-Andelle-Massili s'investit depuis octobre 1997 dans le développement économique, sanitaire et scolaire du petit village rural du Burkina faso, du nom de Kinsi.

jeudi 27 septembre 2012

Mercredi : dernière visite au village

C'est aujourd'hui, avec la dernière visite au village, que se clôture officiellement notre mission.

Il nous reste cependant encore plusieurs points à aborder, et d'autres à concrétiser.

Nous sommes tout d'abord passés récupérer et payer le tambour du grilloir à céréales, que nous avons fait réparer, mais aussi le devis pour un outil qui aiderait fortement les maraîchers dans leurs travaux, et dont les plans m'ont été donné par Xavier Laurent, un agrnome français connaissant bien l'Afrique.

Nous avons également fait des photocopies de l'exemplaire du "contrat de prestation d'entretien" que nous avons improvisé, et que nous comptons faire signer au mécanicien afin de formaliser par écrit la mise en oeuvre de visites d'entretien du moteur du moulin à mil à intervalles réguliers.

Puis nous avons pris la route en direction du village. Hamadou a souhaité nous accompagner, afin de saluer les villageois et les remercier de leur accueil pendant qu'il remplaçait Salif.
Nous nous sommes arrêtés à Dapelogo afin de déposer l'argent issu de la vente du beurre de Karité, sur le compte d'épargne des femmes. Et apparemment il était temps, car il ne leur restait plus "que" 12400 FCFA sur leur compte en banque... Mais d'un autre côté c'est aussi encourageant, car cela signifie que les femmes n'hésitent plus à utiliser l'argent qu'elles épargnent. 

Nous avons ensuite repris la route, direction Kinsi. Une fois arrivés, et le protocole d'accueil (salutations, partage de l'eau de l'étranger, ...) passé, nous avons commencé par rendre le carnet d'épargne aux femmes, en les félicitant de leur travail.
Puis nous avons donné à Paul, l'agent de Santé la pince chirurgicale qu'il nous avait demandé, mais aussi un sac de compresses, pansements, bandes stériles, désinfectant, ... issus de nos propres pharmacies.

Nous avons ensuite raconté notre rencontre avec Mme Soubeiga. Nous avons donc dit aux femmes que Mme Soubeiga va venir leur rendre visite, pour préparer la mise en place d'une vraie unité de production. Elle va également préparer une nouvelle formation, officielle celle-là (contrairement à la première fois). Cette formation aura sans doute lieu dans un an, le temps qu'on mette le budget nécessaire de côté.
Par ailleurs, nous avons rappelé que nous allons travailler pour disposer du budget nécessaire à la construction d'un bâtiment bien plus adapté pour la fabrication de la farine.

Et à ce propos, il sera sans doute nécessaire aussi de réparer le forage, car la fabrication nécessite beaucoup d'eau pour le lavage des grains à grande eau.

Nous sommes ensuite allés vérifier que le moteur du moulin a bien été mis en oeuvre, et qu'il fonctionne. Le mécanicien nous a expliqué que l'échappement était placé à l'horizontale pour éviter que l'eau y pénètre pendant la saison des pluies.
Le mécanicien nous a ensuite donné sa facture pour cette prestation. Nous avons choisi de regarder la facture à notre retour sous l'arbre à palabres. En Effet, nous voulions dans le même temps aller voir la motopompe, et le forage, tous deux ... en panne !
La Motopompe est en panne. Du coup je me suis un peu énervé, car les villageois nous ont demandé des tuyaux pour la motopompe, alors que celle-ci ne fonctionne pas. J'ai donc demandé au mécanicien s'il pouvait regarder, mais Samuel, qui est responsable de la motopompe, a expliqué qu'elle était entretenue par un autre mécanicien, et que ce serait donc plutôt à cette personne qu'il faudrait s'adresser. Encore un sujet qu'Eric devra gérer lors de sa venue en janvier ...

Quant au forage, celui-ci ne fonctionne plus depuis deux ans. Pour les villageois, il faudrait creuser plus profondément (100 m), et remplacer quelques pièces. Salif connaît quelqu'un, et il va nous obtenir un devis.

De retour à l'arbre à palabres, nous étudions la facture du mécanicien, et nous relevons quelques anomalies, en particulier pour le prix des visites d'entretien : 13000CFA, alors qu'il avait annoncé 12500 CFA.
Cette petite erreur est rapidement rectifiée, et nous signons ensemble le "contrat de prestation d'entretien". Dans celui-ci, il est précisé que le mécanicien s'engage à faire 12 visites d'entretien, et qu'en contrepartie les femmes paieront 2500 CFA, et l'association prendrait en charge le restant de la somme (10 000 CFA) pour chaque visite.
Aujourd'hui, nous versons par ailleurs trois mois d'avance au mécanicien, en plus de la prestation d'installation et de mise en route du moulin.

Le mécanicien nous a cependant confirmé que l'ancien moteur pouvait être réparé, ce qui pourrait permettre de créer un deuxième moulin, dédié spécifiquement à la fabrication de la farine. Il suffirait pour cela d'acheter une nouvelle "tête" de moulin (la partie soutenant les meules).

Nous avons ensuite, comme le veut le coutume, été invités à manger du poulet accompagné de riz.

Puis nous avons rejoint le reste des villageois afin de prendre congé, après une longue série de remerciements, et de salutations.
C'est à ce moment que les femmes nous ont donné le beurre de karité (4 bacs de 6 kg !). Et elles y ont ajouter des petits pots (8 !) destinés respectivement à Guy Pésier, Nicolas et moi, Hamadou, Salif, le Maire de Charleval.
Et les femmes nous ont également redonné les T-shirts qu'elles ont teint pour l'association.

C'est donc bien chargés que nous avons quitté définitivement nos amis, sous les acclamations et les salutations.


mercredi 26 septembre 2012

Mardi : dernières démarches et achats

Ce matin, nous sommes allés changer le reste de l'argent liquide en notre possession. Nous sommes ensuite allés au "Marina Market", un supermarché à l'occidentale, pour acheter de quoi constituer un panier garni pour la soirée.
Nous avons ensuite décidé d'aller récupérer des devis pour l'achat des meules pour un moulin à mil (il faudra envisager de les changer à la prochaine mission), mais aussi pour l'ensemble du corps qui abrite les meules, dans la mesure où il serait décidé de dédier l'ancien moulin (une fois réparé) à l'atelier de fabrication de farine infantile.

Nous sommes également passés dans une pharmacie pour acheter une pince chirurgicale autobloquante servant à tenir le coton, ou les compresses, pour les soins des plaies. C'était une demande de Paul, l'agent de santé, car son propre instrument s'était cassé.

Puis nous sommes allés acheter quelques poteries chez un petit artisan que Salif connaît bien, avant d'aller déposer tous nos achats au logement, puis de retourner en ville pour manger, une nouvelle fois, au "Verdoyant", un restaurant fort sympathique où les ventilateurs extérieurs sont particulièrement efficaces et appréciés par les fortes chaleurs que nous subissons depuis deux jours.

Ayant quasiment achevé nos achats, Salif nous propose de nous rendre au SIAO (Salon international d'Artisanat) où une exposition d'animaux vivant vient d'ouvrir, afin de faire découvrir aux touristes la richesse de la faune du Burkina.
Mais une fois sur place nous avons constaté que l'exposition était encore en cours d'installation, pour une inauguration prévue jeudi.
Qu'à cela ne tienne, nous sommes allés visiter le village artisanal, juste à côté. Et il s'en est fallu de peu qu'on craque, et qu'on achète encore de quoi alimenter les stands de l'association. Heureusement les prix étaient assez prohibitifs par rapport à ceux de Salif, même s'il y avait plein de nouveautés qui marcheraient sans doute très bien en France (des puzzle, des tissus, des peintures d'artistes contemporains, ...).

Enfin, sur la route du retour nous nous sommes arrêtés pour acheter des "pommes cannelle" un fruit vraiment très bon que j'avais pour ma part découvert il y a deux ans, et que je souhaitais faire découvrir à Nicolas, ainsi que des arachides et des chips de banane pour la soirée. 
Mais je me suis fait avoir en beauté : les pommes cannelles n'étaient absolument pas mûres... heureusement Alain, notre hôte, en avait acheté lui aussi et je m'en suis régalé dès ce soir !

Après la journée de demain, au cours de laquelle nous allons retourner au village pour un dernier bilan, expliquer aux villageois qu'exceptionnellement une deuxième mission aurait lieu cette année et pourra sans doute financer encore quelques projets, nous dirons au-revoir à nos amis.
Les deux derniers jours seront consacrés d'une part à une petite balade touristique autour de Ouagadougou (Jeudi) et au bilan final de la mission, ainsi qu'à la préparation des bagages (vendredi) avant le décollage tard dans la nuit.


lundi 24 septembre 2012

Lundi : déplacement à Fada

Aujourd'hui, la journée fut ... longue. En effet, nous avons rendez-vous avec la responsable de la formation Bamisa, Mme Soubeiga. Mais ce rendez-vous est à Fada N'Gourma, soit à 220 km de Ouaga !

Salif nous a trouvé un chauffeur de mercedes qui a accepté de nous conduire sur place. Nous avons donc fait environ 8h de voyage, pour une heure de rendez-vous !

Bon ceci dit le rendez-vous était nécessaire, car nous avons pu, d'une part, visiter une "Unité de Production Artisanale" de farine, et ainsi voir comment elle est aménagée.
Et surtout, nous avons pu faire le point avec la formatrice concernant la fabrication de farine au sein du village, et notamment le point majeur à rectifier qui concerne l'ajout de malt.

Mme Soubeiga a accepté le principe de se déplacer au village, sans doute au mois d'octobre, en compagnie de Salif, pour rencontrer les femmes et faire le point sur ce qui va, et ce qui ne va pas, lister le matériel nécessaire, ...

Elle pense cependant que le mieux serait de prévoir de renvoyer deux femmes en formation sous sa propre direction, à Fada. Ce serait sans doute le meilleur moyen de repartir sur de bonnes bases.

Le coût de cette formation serait de 600 000 FCFA (environ 900€) pour deux femmes pendant 15 jours ; le logement et la nourriture des femmes (3 repas par jour) sont compris dans le tarif.
La formation concerne évidemment la fabrication de la farine et du malt, mais aussi et surtout toutes les question d'hygiène, de santé de l'enfant, ... Une rencontre avec un médecin est prévue, tout comme la visite de l'hôpital universitaire ou du centre de rééducation nutritionnelle local afin qu'elles apprennent à repérer les premiers signes de la malnutrition chez l'enfant.

Il ressort par ailleurs de la discussion qu'effectivement il serait important que les femmes aient un bâtiment entièrement dédié à la fabrication de la farine, et idéalement leur propre moulin, ceci afin de garantir la meilleure hygiène.

Donc d'ici la fin de notre séjour, Mme Soubeiga va nous rappeler pour nous dire à quelle date elle pourra se déplacer au village (l'asso prendra en charge ses frais d'essence, elle possède sa propre voiture).

Et il nous faudra décider des dates de la nouvelle formation, en accord bien évidemment avec le planning de Mme Soubeiga et de nos moyens financiers.

Dimanche : achat de l'artisanat

NOTE : désolé pour ce léger décalage dans les publications, mais une longue série de coupures de courant et d'eau ont interdit tout accès à internet. 
Je vais donc essayer de rattraper rapidement le retard !

En ce dimanche, nous avons décidé de rester au logement pour faire un bilan financier de mi-séjour avant d'accueillir Hamadou et Salif, chargés des échantillons de l'artisanat que nous avions choisi au cours de nos deux visites dans leurs boutiques.

Et cet après-midi fut très frustrant ! En effet tout ce qui nous a été présenté était superbe, et nous aurions souhaité tout prendre. Mais hélas nous avons dû faire des choix, car notre budget (500€) est au final trop limité.

Je pense que nous pourrons cependant satisfaire tout le monde avec ce que nous rapportons !

Samedi : deuxième visite au village

Pour cette deuxième visite au village, nous avons eu besoin de louer un Pick-up, car nous avons apporté l'ensemble de nos achats, de même que les colis que nous avons apporté de France.

Soit : le moteur du moulin à mil, la table pour la couturière, les fournitures scolaires, les ciseaux et le fer à repasser pour la couturière, des T-shirts pour l'atelier teinture, les sacs de céréales pour l'atelier farine Bamisa, et enfin les vêtements d'enfants pour le dispensaire.

Notre journée a donc commencé par un tour de tous les commerçants auprès desquels nous avons fait ces achats, pour les récupérer, à commencer par l'imposant moteur (430 kg !).

Puis direction Kinsi, avec un premier arrêt au dispensaire de Dapélogo pour y déposer les vêtements de bébé. Nous avons d'ailleurs pu faire directement un premier don de vêtements nous même, car une femme avait accouché la veille d'un bébé adorable.
Nous en avons profité pour demander si les femmes de Kinsi avaient apporté un nouveau stock de farine au dispensaire ; mais malheureusement ce n'était pas le cas. Nous aborderons donc cette question une fois au village.

Une fois cela fait, nous sommes allés directement au village, où nous avons été accueillis par les danses des femmes.
Le directeur de l'école nous y a rejoint, afin de recevoir "officiellement" les fournitures scolaires. Nous avons pu acheter l'ensemble des fournitures qu'il nous avait demandé, à l'exception du ballon de handball et des 30 taille-crayons et 30 gommes. Le directeur nous a évidemment expréssément remercié, et il a ensuite fait un long discours en mooré pour expliquer aux villageois la chance qu'ils ont de bénéficier de notre aide, et qu'ils allaient faire des économies d'argent importantes grâce à notre aide. En effet, si nous n'avions pas financé de fournitures, ce sont les villageois qui auraient dû les acheter ....

Puis nous avons demandé à la couturière de s'approcher, afin de lui remettre en main propre le fer à repasser et les ciseaux qu'elle nous avait demandé. Et elle a pu également voir la table (toujours chargée sur le véhicule) avant qu'elle soit déchargée dans son atelier.

Nous avons ensuite annoncé que, comme convenu, nous avions acheté, et apporté le moteur du moulin, ainsi que 8 litres d'huile (nécessaires pour sa mise en route). Et nous avons donc demandé à parler au mécanicien que les femmes devaient faire venir.
Ce dernier s'est donc approché, et nous sommes allés ensemble voir l'actuel moulin. Nicolas et moi souhaitions avoir son avis sur l'état du moteur actuel, pour savoir s'il serait éventuellement réparable ou non.
Et la bonne nouvelle est qu'effectivement il serait apparemment réparable, en changeant les cylindres, et peut-être aussi quelques joints (il y a une fuite d'huile). Mais son état actuel semble surtout être dû à un manque d'entretien.
C'est la raison pour laquelle nous avons demandé au mécanicien s'il serait envisageable de mettre en place un programme de visites d'entretien régulières (mieux vaut entretenir qu'avoir à réparer !). Après réflexion, et discussion avec les villageois, il nous a donc proposé de mettre en place une visite mensuelle, avec en particulier une vérification du niveau d'huile et un apport complémentaire si nécessaire, pour 12500 FCFA par mois, soit un total de 150 000FCFA pour un an (environ 230€). Ce tarif comprend l'huile, la main d'oeuvre et le déplacement.
Nous avons demandé aux femmes de regarder si elles pourraient prendre en charge tout ou partie de ces frais d'entretien, avec l'argent qu'elles collectent pour l'utilisation du moulin ; de notre côté nous allons voir avec notre trésorier si nous pouvons prendre également en charge une partie des frais (50% ?). Nous donnerons la réponse au mécanicien mercredi.

Ce dernier, de son côté, s'est engagé à faire en sorte que le nouveau moteur soit opérationnel mercredi, lors de notre dernière visite au village. Il nous a également signalé qu'il faudra peut-être aussi changer les meules qui servent à broyer le grain. Mais il n'en est pas question pour l'instant, nous n'avons pas, de toute façon, le budget pour cela.
Pour formaliser la mise en place des visites régulières d'entretien, nous allons rédiger un contrat qui sera signé par les deux parties, chacune repartant avec un exemplaire. Ainsi, pas de contestation possible !

Nous sommes ensuite retournés nous asseoir auprès des chefs et des villageois, pour, enfin évoquer la suite à donner au projet de farine. Nous commençons tout d'abord par expliquer que nous avons acheté un petit stock de petit mil et d'arachides, afin que la production puisse reprendre ; et nous allons repartir avec le grilloir endommagé afin de le faire réparer. Nous félicitons encore une fois les femmes pour le succès de leur production (nous avons pu le constater en direct, puisque presque tout le petit stock qui leur restait a été vendu sous nos yeux !!) et que nous allions donc bien évidemment continuer à soutenir cette activité.

Nous avons rappelé aux femmes que le dispensaire attendait avec impatience de recevoir un nouveau lot ; mais celles ci nous ont expliqué que le contenu du carton qu'elles avaient préparé avait été vendu aux clients du dispensaire, qui du coup étaient venu s'approvisionner directement à la source ! Mais avec les céréales que nous avons financé, elles vont pouvoir recommencer à en produire, et elles vont réalimenter le dispensaire.

Nous avons ensuite annoncé que nous avions rendez-vous à Fada N'Gourma avec Mme Soubeiga, la formatrice officielle Bamisa, afin d'organiser avec elle une visite de contrôle au village. A cette occasion les femmes pourront lui poser des questions.
Nous avons également à nouveau évoqué le projet de l'année prochaine, à savoir le financement d'un nouveau bâtiment pour abriter uniquement la production de farine. Les femmes étaient vraiment satisfaites de cette nouvelle, car, pour les citer "les conditions actuelles de fabrication ne plairaient pas au docteur, car elles ne respectent pas l'hygiène nécessaire au produit". Nous avons été stupéfaits (et très heureux) de constater à quel point le message de la formation concernant l'hygiène était bien passé !

Nous sommes ensuite allés manger en compagnie du chef de Goden, avant de quitter nous amis après une longue série de remerciements de la part de tous les notables et représentants locaux.


vendredi 21 septembre 2012

Vendredi : fin des achats.

Afin de gagner du temps, nous avons choisi d'acheter dès aujourd'hui les fournitures scolaires. Et nous avons été bien inspirés, car nos fournisseurs habituels, des grossistes libanais, ont refusé notre commande, car ils ne peuvent pas vendre au détail (en effet, même si nous équipons une école entière, le nombre de cahiers, et de stylos, très précis, les obligeraient à ouvrir des paquets pour en extraire quelques exemplaires ; cela reviendrait à vendre au détail, ce qu'ils n'ont plus le droit de faire).

Heureusement, Salif connaissait un petit libraire susceptible de nous fournir. Mais le temps de réunir l'ensemble de la commande, de préparer les colis, et enfin de finaliser la transaction, et la mâtinée s'était écoulée !Au final cependant nous sommes gagnants, car la facture est moins élevée que celle des libanais !

Si nous avions décidé de procéder à ces achats demain, avant d'aller au village, nous aurions perdu au moins deux ou trois heures, ce qui était vraiment inenvisageable.

Une fois l'affaire conclue, Salif nous a emmené chez lui pour qu'on voit la table que nous avons fait construire pour la couturière du village. Je pense que cette dernière sera très contente, elle va disposer d'un bel espace de travail désormais !

Nous sommes ensuite allés chez le forgeron qui a fabriqué le pied de la table pour lui soumettre le modèle de sarcleuse que nous a donné Xavier Laurent, un agronome français très impliqué dans le projet Bamisa. Cet outil est conçu pour être polyvalent (on peut y adapter plusieurs outils) et être facile à fabriquer.
Le forgeron va nous préparer un devis pour samedi soir (nous devons lui déposer, pour réparation, le grilloir de l'atelier Bamisa, à notre retour du village).

Puis nous avons pris la direction d'un restaurant très réputé pour sa qualité, "le verdoyant". Après nos petits déboires de santé, nous avons choisi de ne plus aller dans des maquis !

Enfin, nous avons cherché à acheter, à un prix relativement raisonnable, les ballons (football, et handball) demandés par le directeur de l'école. Mais chaque vendeur que nous avons sollicité a cherché à nous les vendre à des tarifs effarants (jusqu'à 30€ le ballon !). Nous avons donc sérieusement envisagé d'annuler l'achat, jusqu'à ce que l'un des vendeurs baisse quelque peu ses tarifs. nous avons donc acheté un seul ballon.

Salif nous a ensuite proposé d'aller visiter le musée National de Ouagadougou, et nous avons accepté avec enthousiasme, car finalement nous avions quasiment achevé nos démarches de la journée. Et nous n'avons pas été déçu, bien au contraire même !
L'exposition actuelle, inaugurée en mars dernier, est très intéressante. L'approche muséographique, qui cible un public visiblement scolaire, fonctionne comme un dialogue. Chaque cartel, chaque panneau s'achève sur une question, dont l'objectif est de réfléchir. Et les thématiques ne manquent pas : le travail des enfants, l'excision, l'émigration, la condition de la femme, le pays, le continent, la vision occidentale de l'Afrique, ... Cette exposition est un très bon outil d'ouverture d'esprit, en particulier pour les jeunes générations. Et le message véhiculé est positif, et encourage la population à prendre son avenir en main.

Enfin, Nicolas et moi avons choisi de passer à l'agence de Royal Air Maroc pour obtenir des renseignements sur l'envoi de bagages supplémentaires, et éventuellement sur le fret.

Puis nous sommes rentrés chez Alain, et avons libéré Salif et Hamadou pour le reste de l'après-midi. Et nous avons eu raison, car un orage a éclaté sitôt arrivés !

Nous avons profité de la fin de la journée pour prendre rendez-vous avec Mme Soubeiga, la responsable de la formation Bamisa, pour Lundi. Nous allons nous rendre à Fada N'Gourma (à 200 km à l'est de Ouaga) pour la rencontrer, et prévoir avec elle une visite de contrôle au village, ainsi qu'un éventuel complément de formation (et le devis correspondant ...).  Et nous avons également appelé, comme prévu, le directeur de l'école, afin qu'il puisse réceptionner les fournitures que nous allons apporter demain.

jeudi 20 septembre 2012

Jeudi : repos

Nous avions décidé d'aller visiter une coopérative de femmes tisseuses, afin d'acheter des tissus, et profiter de la journée pour faire un peu de tourisme (visiter le site de sculptures de Laongo, et peut-être aussi le musée de Manega, ou la mare aux crocodiles de Bazoulé). 

Cependant, depuis hier soir, Nicolas et moi souffrons de légers "dérangements intestinaux". Et dans la mesure où nous avons plutôt bien avancé dans notre programme, et que nous avons encore du temps, nous avons décidé de nous accorder une bonne journée de repos pour nous soigner.

Alain, notre hôte, toujours aux petits soins pour ses clients, est gentiment allé nous acheter des médicaments.

J'ai cependant quand même profité de la mâtinée pour aller faire du change, afin de pouvoir payer le moteur du moulin à mil, et les fournitures scolaires. Et j'ai acheté aussi des T-shirts blancs, comme les femmes du village nous l'ont demandé. Elles veulent en effet décorer ces Tshirts avec de la teinture, et y dessiner le logo de l'association.

Mercredi : les achats continuent !

Aujourd'hui, Nous avons décidé de retourner voir les boutiques d'artisanat du groupement d'artisan dont Salif et Hamadou font partie, car, lors de notre première visite (dimanche) un certain nombre d'entre elle étaient fermées. Nous avons donc pris le temps de regarder précisément, dans chaque boutique, tout ce qui serait susceptible de nous intéresser, et nous avons désigné cela à Salif. Car il n'était pas question d'acheter : C'est Salif qui va collecter, puis nous apporter des échantillons de tout ce que nous lui avons désigné, lorsque nous voudrons acheter. Ainsi il sera notre seul interlocuteur pour les achats ce qui nous permettra d'aller plus vite.

Cette visite approfondie nous a pris toute la mâtinée ; et, comme la pluie a commencé à tomber nous sommes allés nous réfugier au maquis du jardin du maire afin d'y manger à l'abri.

Après le repas, nous sommes allés voir le vendeur du moteur pour le moulin à mil, afin de vérifier le prix (qu'il a d'ailleurs essayé d'augmenter) et discuter de la possibilité ou non de faire appel à un prestataire pour la livraison et l'installation. Au final, nous allons nous débrouiller nous même pour la livraison du moteur (430 kg !), en louant un pick up.

Nous sommes ensuite allés acheter des arachides et du petit mil pour permettre aux femmes de continuer à produire de la farine Bamisa jusqu'à la prochaine récolte. Mais compte tenu du prix des céréales, assez élevé, nous n'avons pu en prendre qu'une quantité assez limitée. Nous espérons cependant que cela suffira.
 
Enfin, nous avons profité de la fin de journée pour faire quelques achats à titre personnels.

mercredi 19 septembre 2012

Mardi : premières démarches

Après la visite très positive du village hier, il est désormais temps de commencer à mener nos premières démarches et achats. Nous avons donc commencé par aller changer de l'argent à la banque, pour l'association et à titre personnel.

Puis nous sommes allés directement voir les grossistes libanais qui vendent des fournitures scolaires, afin d'obtenir les tarifs pour l'ensemble de la liste de matériel que les enseignants nous ont donné. Puis, nous avons pris le temps de calculer les prix et donc de nous assurer que nous aurions les moyens de payer tout ce qui nous a été demandé. Et il se trouve que qu'il nous restera même après cela un petit budget complémentaire. Nous procéderons certainement à l'achat définitif vendredi, et nous prendrons livraison des fournitures avant de partir au village.
Nous avons ensuite fait imprimer, en format A4, deux photos de groupe des villageois, afin de leur en faire cadeau à notre prochaine visite.
Salif nous a ensuite proposé de nous renseigner pour acheter un fer à repasser à charbon, mais apparemment les tarifs sont exhorbitants, et Salif nous dit qu'il peut en acheter un quatre fois moins cher près de chez lui. Nous avons cependant acheté un ensemble de plusieurs paires de ciseaux de toutes tailles pour la couturière.

Puis nous sommes allés nous renseigner pour les tuyaux destinés aux maraîchers. Salif nous a conseillé d'aller dans un magasin sérieux qu'il connaît, là encore tenu par des libanais. Et il apparaît rapidement que nous manquons d'informations sur le type, la quantité, ... du matériel que nous voulons. Nous avons cependant obtenu des tarifs unitaires (qui nous semblent horriblement chers) pour des tuyaux de PVC de 6 m de long, sur 6 cm de diamètre : entre 20 et 25 euro !
sachant qu'il en faudrait au moins 30 ou 40, et ça sans oublier la livraison, et tout le matériel annexe (joints, ...). Nous pensons dès lors repousser l'achat et prendre conseil auprès de l'agronome avec lequel nous avons rendez-vous en fin d'après midi.

Nous décidons ensuite d'aller manger, dans un maquis fort sympathique, celui de la "maison du peuple".

Puis, ragaillardis par un bon repas, nous décidons de passer à l'aéroport pour nous renseigner sur les tarifs d'envoi de fret. En effet, cela permettrait d'envoyer des colis lourds, fragiles ou volumineux, que nous ne pourrions pas emporter avec nous sans cela. Nous avons pu obtenir seulement les tarifs de Brussel Airlines mais cela nous donne déjà un bon aperçu : il faut compter 2724 FCFA par kilo (environ 4 €) pour des colis ne dépassant pas les 75 kilos. Salif, par ailleurs, connaît un artisan qui envoie régulièrement des colis, il va le contacter et lui demander des renseignements sur les tarifs, et les démarches (déclarations douanières, ...).

Nous nous arrêtons ensuite dans une boutique de récipients en plastique pour acheter quelques bassines très colorées destinées à être revendues en France, avant d'aller à notre rendez-vous avec M. Yanogo, agronome du CEAS Albert Schweitzer. Mais malheureusement un violent orage nous contraint à nous réfugier dans un maquis, et il faudra attendre une bonne heure que l'averse passe. Heureusement nous avons pu prévenir M. Yanogo de notre retard, et cela ne l'a pas dérangé.

Et cette première prise de contact s'est révélée particulièrement intéressante, en particulier parce que M. Yanogo estime que notre démarche est vraiment la bonne, et il a semblé très intéressé pour nous soutenir.
Selon lui, les choses sont assez claires : le problème n'est pas la technique, car elle est facile à assimiler. Non, le problème, c'est le facteur "humain". La peur du changement, les coutumes, la routine, ... doivent d'abord être appréhendées avant toute intervention. Comprendre le contexte, les pratiques, et donc ... discuter les villageois.
Il nous a donc proposé, avant même qu'on lui demande, de mener un diagnostic au sein du village, diagnostic qui consistera effectivement en un état des lieux (disposition des parcelles, type de cultures, gestion de l'eau, ...) mais aussi et surtout une longue discussion avec les villageois.
Cet organisme semble vraiment chercher à mettre en application le concept même de "développement durable", qui s'appuie sur 3 piliers : l'économie, l'écologie, et le Social. On ne peut pas parler d'écologie sans tenir compte des facteurs économiques, ou sociaux, et  c'est le fragile équilibre entre ces trois piliers, et lui seul, qui garantit aux populations une vie saine et respectueuse de l'environnement.

Cependant, il est très pris et ne pourra pas mener ce diagnostic avant notre départ. Je l'ai rassuré sur ce sujet : dans la mesure où une deuxième mission a lieu en janvier, il peut bien évidemment s'organiser d'ici là librement en fonction de ses disponibilités. Et à mon sens c'est même peut-être préférable, car la parole sera peut-être plus libre et sincère hors de notre présence. M. Yanogo s'est donc engagé à mener cet "audit" au mois d'octobre, et à nous faire un compte rendu en retour. Et de toute façon, il sera accompagné par Salif, qui représentera les villageois.
M. Yanogo  nous a ensuite appris que la fameuse "pompe à pieds" que les villageois nous ont demandé n'est autre qu'une contrefaçon de mauvaise qualité de la pompe inventée par son service. Et en effet, la pompe qu'il nous a montré semble bien plus solide, et puissante, que celle vue au village. 
Pour finir, il nous a emmené dans la boutique du CEAS, où les produits des producteurs qu'ils ont aidé sont vendus, et nous a fait cadeau de deux bouteilles de Miel.
Nicolas et moi en avons profité pour acheter des savons au karité, et un produit que nous avons hâte de goûter, à savoir le vinaigre de mangue. Nous avons par ailleurs également imaginé tous les deux la possibilité, à moyen terme, si le partenariat se concrétise, de proposer la farine Bamisa à la vente dans la boutique du CEAS... ce qui serait une vitrine exceptionnelle pour les femmes, et Kinsi !

Nous sommes ensuite rentrés pour ranger toutes nos affaires, et avons dîner dans un maquis qu'Alain, notre hôte, nous avait conseillé.

Demain, nous allons nous concentrer sur le moulin à mil, afin de continuer à collecter des prix, et se renseigner sur le coût de la livraison. Nous retournerons également au village d'artisanat de Salif pour, cette fois, y photographier ce qui nous intéresse, et acheter quelques objets repérés, et mis de côté dimanche.

mardi 18 septembre 2012

Lundi (2) : journée au village.

La majeure partie de la journée a consisté à discuter des projets de la mission, et, surtout, des modalités de leur mise en oeuvre. Je vais donc reprendre l'ensemble des discussions que nous avons mené, point par point :

1/ Le moteur du moulin à mil : trop vieux, il tombe très régulièrement en panne (tous les trois jours) et consomme énormément de carburant. Il s'agit donc d'une urgence vitale pour les femmes, mais aussi pour l'atelier de farine bamisa.
Les femmes ont fait fonctionner le moulin devant nous, et effectivement, même sans être mécanicien il est  facile de voir que le moteur a un gros problème. Son bruit, la couleur et la quantité des gaz d'échappement (grosse fumée noire) sont autant de symptômes alarmants.
Nous avons donc proposé aux femmes de faire venir un mécanicien, pour qu'il essaie de comprendre ce qui ne va pas, mais aussi pour préparer, puis installer le nouveau moteur que nous allons, de toute façon, financer.
Et elles nous ont répondu que c'était effectivement une bonne idée, et qu'elles allaient s'occuper elles-mêmes de trouver un mécanicien proche du village, et le faire venir Samedi prochain lors de notre prochaine visite.

Pour conclure, j'ai tenu à souligner, devant toute l'assemblée, que l'achat du moteur était possible grâce à la vente du beurre de karité, et que l'on pouvait presque dire pour cette raison que les femmes, par leur travail, ont pu acheter elles-mêmes le nouveau moteur, et que l'association n'est intervenu dans ce cadre qu'en tant qu'intermédiaire en charge de la revente et de la logistique. Et de fait, les femmes ont eu droit à une jolie salve d'applaudissements bien mérités.

2/ La farine Bamisa
Autre projet d'importance, évidemment. Nous commençons par faire savoir que le dispensaire avait besoin d'un nouveau stock de sachets de farine, car beaucoup de personnes en demande. Nous avons ensuite évoqué l'organisation d'une visite au village par Mme Soubeiga, afin de contrôler la production, le respect de la recette et les conditions d'hygiène, et la possibilité de développer un "maquis bébé" à Dapelogo, qui nécessiterait le financement de la formation de deux femmes. Enfin, nous avons également évoqué la possibilité de signer la "charte Bamisa", qui reconnaît officiellement le groupement de fabrication communautaire de Kinsi comme un nouveau membre du projet Bamisa.
Les femmes responsables de la production, en retour, nous ont demandé un stock minimal de céréales (arachides et petit mil) pour pouvoir continuer à produire jusqu'aux prochaines récoltes.
Nous avons pu constater avec plaisir que le bâtiment accueillant l'atelier de fabrication a entièrement été réparé (crépissage des murs en ciment, changement des tôles ondulées, ...), et qu'il est plutôt propre.

3/ La machine à coudre
Achetée il  y a deux ans pour équiper progressivement un atelier de teinture et couture, nous voulions nous assurer que cette machine était bel et bien utilisée, avant d'investir, cette année, dans un métier à tisser.
C'est alors que les villageois nous ont expliqué qu'une jeune fille du villages est spécialement partie à Koudougou suivre une formation en couture, et que depuis elle fabrique toutes sortes de vêtements, ce que nous avons par ailleurs pu constater par nous même.
La couturière a profité de notre présence dans son "atelier" pour nous dire qu'elle aurait besoin d'une grande table en bois, d'une paire de ciseaux de couture, et d'un fer à repasser fonctionnant au charbon. Au vu de ses réalisations (nous allons sans doute d'ailleurs lui en acheter), nous allons bien évidemment répondre positivement à sa demande, quitte à repousser l'achat du métier à tisser.
Salif nous a dit qu'il serait d'ailleurs peut-être envisageable de demander à cette couturière de créer des T-shirts avec le logo de l'association. C'est une idée qu'il faudra sans doute creuser !

4/ Les maraîchages
Nous avons commencé par évoquer notre rendez-vous avec un agronome demain mardi, l'objectif étant de faire venir cette personne au village afin qu'il prodigue des conseils, et qu'il nous explique comment il serait possible d'améliorer les pratiques au village, que ce soit en matière de technique de culture, d'arrosage, de compostage, d'enrichissement des champs,  ou encore de gestion des réserves d'eau (marigots) au sein du village.
Pour ne froisser personne, j'ai suggéré aux villageois de le faire venir pour qu'il les aide à développer la culture du soja dans le village (le soja n'y est pas cultivé actuellement), et comme cela ils pourraient en profiter pour lui demander des conseils.

Puis nous sommes allés visiter les parcelles cultivées, et nous avons bien eu la confirmation que les récoltes seraient bonnes. Une fois sur place, nous avons évoqué la question de la pompe d'irrigation que nous avons prévu de financer, à leur demande. Mais il s'avère qu'au final les villageois préfèrent que l'on achète des tuyaux pour la motopompe. Mais la distance qu'ils souhaitent couvrir nous a paru énorme (une bonne centaine de mètres) et nous devons d'abord faire un point financier, puis, à mon avis, attendre le passage de l'agronome au village pour avoir son avis sur la gestion de l'eau avant d'acheter quoi que ce soit

5/ L'école
Comme chaque année, nous avons prévu de financer les fournitures scolaires nécessaires au bon fonctionnement de l'école. Nous avons donc demandé à rencontrer le directeur, pour qu'il nous donne une liste des fournitures.
Et il se trouve que le directeur était justement en réunion de préparation de la rentrée avec ses enseignants, et qu'ils se demandaient s'il ne fallait pas repousser la date de la rentrée, faute de fournitures ! C'est donc avec joie qu'il nous a donné une liste de tout le matériel qu'il juge nécessaire. Nous verrons bien si nous aurons les moyens de tout acheter ! Dans tous les cas, la livraison des fournitures se fera lors de notre prochaine visite, c'est-à-dire samedi.

Enfin, dans les questions "diverses", j'ai rapidement évoqué les projets de l'année prochaine, à savoir le financement d'un nouveau bâtiment pour le moulin à mil, et pour l'atelier Bamisa. Ce sont là encore des projets importants, et nécessaires.
Et apparemment, l'emploi de la technique de la voûte nubienne pour ces bâtiments a semblé intéresser les villageois, ce qui n'était absolument pas le cas les années précédentes, puisqu'ils avaient rejeté en bloc l'idée d'un bâtiment construit autrement qu'en béton.
Mais cela ne les a pas empêché de demander de nouveau qu'on finance un dispensaire au village. Une fois de plus, notre réponse a été claire : nous n'avons tout simplement pas le droit, sans l'accord des autorités compétentes tout du moins. Et dans tous les cas, ce ne serait pas un dispensaire comme celui de Dapélogo, mais dans le meilleur des cas un petit local de santé d'une pièce où Paul, l'agent de santé et secouriste, pourrait donner les premiers soins, et l'infirmier du dispensaire pourrait y donner des consultations lors de ses déplacements dans les villages. Nous avons également évoqué une autre solution : la mise à disposition d'un moyen de transport (moto, ...) qui ferait office d'ambulance pour emmener les malades, blessés ou femmes enceintes au dispensaire rapidement.
Bien évidemment, nous n'avons pris aucun engagement sur ce sujet sensible ; il nous faudra en parler avec le maire de Dapélogo et l'infirmier du dispensaire pour voir ce qu'ils nous conseillent, mais aussi en parler pendant nos réunions de conseil d'administration, car nous avons toujours refusé d'acheter des véhicules.

Une fois les discussions achevées, et après un bon repas en compagnie du Chef de Goden, avec qui nous avons partagé le Dolo (bière de mil fabriquée au village), nous avons pris le chemin du retour, non sans avoir donné les bacs en plastique pour le Beurre de Karité aux femmes.

Il nous reste désormais à nous mettre au travail... nous n'allons pas chômer, cette semaine !

Lundi : arrêt à Dapélogo

Comme chaque année, l'objectif de la première visite au village est clair : prendre des nouvelles des villageois, s'assurer que tout va bien dans le village, puis discuter longuement des projets qui vont être mis en place au cours de la mission.
Et cette année, apparemment tout va très bien !
Je vais donc essayer de reprendre point par point l'essentiel des discussions, et des besoins exprimés par les villageois au cours de cette journée. Cela va être difficile de ne rien oublier, car nous avons appris beaucoup de choses.
Pour cette raison je vais essayer de vous raconter cela dans l'ordre chronologique de la journée.


Dapélogo
Comme toujours, nous nous sommes arrêtés à Dapélogo, pour aller à la Mairie saluer les élus municipaux. Nous avons été reçus par la secrétaire générale (le maire étant absent). Nouvelle à ce poste, nous lui avons présenté l'association, les principaux projets que nous avons monté et surtout évoqué avec elle le projet de farine Bamisa, et notre souhait d'évoquer l'avenir et les bienfaits de ce projet d'éducation nutritionnelle au cours d'une réunion avec le maire et un responsable du dispensaire.
Puis nous nous sommes rendus au dispensaire ; nous avons pu prendre le temps de discuter avec l'infirmier de projet de farine, et nous pensions développer tout doucement le projet au dispensaire cette année. Mais e réalité il nous a appris qu'il était au courant, et que le produit rencontrait un grand succès. En effet, les femmes de Kinsi ont apporté et vendu des sachets de farine au dispensaire. Et le succès est tel que le dispensaire est en rupture de stock, et il faudrait le réapprovisionner. En effet, chaque jour des femmes passent au dispensaire et veulent en acheter. C'est donc une très bonne nouvelle pour l'atelier de fabrication, car cela signifie que la demande existe !!!

L'infirmier nous a par ailleurs montré que la table à accoucher avait enfin été placée dans la bonne salle (il a fallu demander à un forgeron de couper, puis de ressouder les pieds de la table, car elle ne passait pas par la porte). Il nous a dit également qu'une ONG spécialisée dans la gestion du planning familial intervient désormais régulièrement au dispensaire pour proposer des modes de contraception, définitives (ligature des trompes) ou temporaires (implants, ...). Et depuis le nombre global d'accouchements a considérablement baissé, ce qui permet une meilleure prise en charge des femmes enceintes, au même titre que la prise en charge d'une grande partie des frais médicaux par l'Etat.
Puis, l'infirmier nous a également expliqué que plusieurs communes, dont celle de Dapélogo, développent actuellement avec cette ONG une forme de "mutuelle de santé" permettant encore de réduire les frais.  Le principe est simple : la commune verse 1100FCFA par femme, chaque femme verse également 1100FCFA. Tout l'argent collecté est mutualisé, et permet de financer tout ou partie des frais de santé d'une femme ayant cotisé et nécessitant une prise en charge médicale coûteuse.

Enfin, l'infirmier nous a dit qu'il était prévu de mettre en place un espace extérieur destiné à l'accueil, à la pesée et au suivi sanitaire des enfants. Mais lui-même avoue qu'il a du mal à convaincre les femmes d'amener leurs enfants leurs enfants de plus de 18 mois à la pesée. Or, c'est justement à cet âge que les risques de malnutrition sont les plus élevés.
C'est alors que j'ai évoqué avec lui l'éventualité de la mise en oeuvre du "maquis bébé" (distribution quotidienne de bouillie à base de farine Bamisa, animée par des femmes dont le rôle est de faire de l'éducation nutritionnelle). Un maquis bébé attirera nécessairement les femmes, et donc leurs enfants, de tous âges. Le suivi sanitaire sera donc plus simple à mener, et il sera plus simple de détecter, et donc de prendre en charge des enfants malnutris.

C'est enthousiasmé par ces bonnes nouvelles que nous avons alors repris la route pour aller au village.

lundi 17 septembre 2012

premier jour : balade, et discussions

Aujourd'hui, peu de choses à raconter, car au final nous avons passé beaucoup de temps à discuter avec Salif, qui nous a raconté avec forces détails son séjour en Allemagne, et l'expérience qu'il en a retiré. Il serait cependant trop long, et trop complexe pour détailler ici tout son discours et montrer en quoi Salif nous a impressionné en terme de lucidité, de vision à long terme, et de responsabilité. Son voyage en Allemagne l'a visiblement transformé, et dans le bon sens du terme !

Mais bien évidemment nous avons aussi longuement parlé du village, des projets, et du programme du séjour. Salif est allé saluer les villageois dimanche dernier, pour prendre de leurs nouvelles avant notre arrivée, et tout semble aller pour le mieux au village. Les pluies abondantes en ce moment vont permettre d'avoir de bonnes récoltes cette année, et d'ailleurs les villageois passent l'essentiel de leur temps dans les champs, et pour cette raison il se peut fort qu'on rencontre moins de monde pendant nos visites au village.


Nous sommes ensuite allés visiter l'ensemble des petites boutiques du groupement d'artisanat auquel Salif est rattaché, afin de faire les premiers repérages d'objets, bijoux, et autres objets de décoration. Comme à chaque fois, le choix est difficile, et parfois frustrants, puisque certains objets magnifiques sont absolument intransportables  en avion (trop gros, trop lourds, trop fragiles...).

Enfin, Salif nous a proposé d'aller visiter la cathédrale de Ouagadougou, un édifice en brique imposant, dont l'intérieur, très sobre, est empreint de sérénité, de paix et de calme, avant de nous raccompagner à notre logement.

Demain, le 4x4 vient nous chercher à 8h00 pour nous emmener au village. Nous retrouverons Salif et Hamadou devant l'ambassade de France, car nous devons nous faire enregistrer auprès du consulat. Et, sur la route, nous nous arrêterons pour acheter les bacs pour le beurre de karité, afin de les confier aux femmes.


dimanche 16 septembre 2012

Bien arrivés !

Ca y est, nous sommes bien arrivés à Ouagadougou, après un transit de près de 7h à Casablanca. Comme il est tard, nous avons été accueillis par le gardien d'Alain, notre hôte, qui nous a gentiment installé dans nos chambres.

Salif et Hamadou, nos amis et guides, nous ont chaleureusement accueillis à l'aéroport, malgré l'heure tardive (nous avons atterri à minuit heure locale, soit 2h du matin heure française). Ils nous ont ensuite accompagné à la chambre d'hôte, avant de nous laisser. Rendez-vous est pris pour demain matin, 10h, autour d'un café à la chambre d'hôte.

Le programme de la journée ne sera guère chargé, nous irons sans doute nous balader un peu en ville pour prendre nos marques, et tirer de l'argent pour nos dépenses personnelles. Enfin, nous prendrons certainement le temps de discuter longuement du village, et du programme de la mission avec nos amis.

A demain !
Tristan

jeudi 13 septembre 2012

J-2 avant le départ !

Ca y est, les bagages sont presque bouclés, et le programme prévisionnel s'affine peu à peu.

Nous avons d'ores et déjà un rendez-vous prévu le mardi 18 septembre à 16h, avec un agronome travaillant dans une ONG implantée à Ouagadougou. Nous allons réfléchir avec lui aux possibilités envisageables d'accompagnement des villageois (formation, conseils par un agronome, ...) afin de leur permettre d'optimiser le rendement de leurs cultures vivrières, et réfléchir à l'implantation de systèmes d'irrigation par goutte à goutte par exemple, mais aussi au lancement de la culture du soja afin d'alimenter l'atelier de fabrication de farine Bamisa en matière première.
Mais comme tout à un coût, nous allons surtout essayer d'obtenir des devis pour toutes les prestations qui pourraient être envisagées, afin de définir un programme d'action, sans doute sur plusieurs années.

Nous allons également prendre rendez-vous avec Mme Soubeiga, la formatrice officielle pour la fabrication de farine Bamisa, afin de prévoir avec elle une visite de contrôle de l'atelier de fabrication du village, et faire signer aux femmes en charge de l'atelier la "Charte Bamisa" qui garantit le respect de la recette et assure un accompagnement aux femmes.

mardi 21 août 2012

Une saison des pluies plutôt bonne !

Voilà une bonne nouvelle : la saison des pluies aurait été plutôt satisfaisante cette année !

c'est encourageant, car les problèmes de sécheresse et de malnutrition qui en découlaient les années passées ne devraient pas se poser cette année.

Pour autant, la question de la gestion de l'eau au village reste un problème vital, que nous n'arrivons pas à résoudre.

Il semblerait en effet que les villageois manquent de connaissances en technique d'agriculture "de base" (irrigation, fumure des champs, mais aussi stockage des récoltes, ...).

Les bénévoles devront donc aussi sans doute se pencher sur cette question, et voir s'il ne serait pas possible de faire bénéficier les villageois de formations à une agriculture raisonnée et durable.

En effet, au fil des ans, nous avons constaté des pratiques quelque peu "singulières" : mauvais usage d'engrais chimiques (emploi de quantités mal contrôlées d'engrais inadaptés, pour lesquels les villageois s'endettent), irrigation à toute heure, notamment les plus chaudes, ...

Peut-être serait-il bon de faire intervenir un agronome, qui puisse conseiller et encadrer les villageois le temps d'une saison ?

Nous allons donc devoir nous mettre en quête d'un organisme susceptible de proposer une telle prestation, ou encore de proposer des formations plus ciblées (compostage des déchets, gestion des semis, ...).

XXe mission : J-25 !

La préparation de la première mission de cette année se peaufine peu à peu.

Elle se déroulera donc du Samedi 15 septembre au Samedi 29 septembre.
Comme souvent, le programme sera chargé, même si des priorités sont à définir, sachant que la deuxième mission, courant février 2013, permettra de compléter les actions.

Première priorité : l'achat du moteur du moulin à mil, et sa livraison au village. Il faudra envisager le devenir de l'ancien moteur (est-ce qu'il y a un moyen de le faire recycler ?) et des déchets générés (huile usagée, ...) afin de limiter la pollution et d'éviter l'encombrement inutile du village avec des déchets.

Seconde priorité : l'achat des fournitures scolaires. Si désormais l'Etat burkinabè prend en charge les fournitures, celles-ci sont souvent livrées avec du retard. L'association prend donc en charge l'achat d'un stock minimal de fournitures permettant à l'école de fonctionner en attendant les livraisons. Cela permet aux parents d'élèves de faire des économies sur les frais de scolarité.

Les bénévoles achèteront aussi une pompe d'irrigation à pied, pour faciliter le travail dans les champs. Enfin, ils financeront la fabrication d'un métier à tisser qui viendra compléter l'équipement de l'atelier de couture et teinture, mais à la seule condition que les femmes montrent qu'elles savent coudre, et donc qu'elles utilisent la machine à coudre. 

Les bénévoles devront aussi chercher des devis auprès de divers entrepreneurs, afin de mettre en oeuvre la fabrication d'un bâtiment, ou plutôt d'un ensemble de bâtiments destinés à abriter dans de meilleures conditions d'une part le moulin à mil, et d'autre part l'atelier de fabrication de farine Bamisa, et les magasins de stockage des grains destinés à la farine Bamisa. 

Ils devront aussi récupérer du beurre de karité auprès des femmes du village, et reverser sur le compte en banque de celles-ci l'argent issu de la revente du karité produit l'année dernière.

Les bénévoles vont enfin devoir acheter une certaine quantité d'artisanat destiné à être revendu en France.

Plusieurs déplacements dans le pays sont envisagés, notamment au centre de formation Bamisa à Fada N'Gourma (200 km à l'est de Ouagadougou), ainsi qu'à Boromo, où une ONG locale propose un mode de construction alternatif, adapté aux contraintes climatiques et économiques du pays et de ce fait très intéressant pour nos projets de construction : la "Voûte Nubienne".

Mais comme souvent, il y aura sans doute quelques imprévus ... et ce programme sera sans doute chamboulé !

jeudi 5 juillet 2012

Préparation de la XXe mission

Nous travaillons actuellement activement à la préparation de la prochaine mission, prévue pour le mois de septembre. Nous aurons alors beaucoup de travail, car nombre de projets restent à finaliser, conforter, ou même initier.

Sous peu, nous mettrons en ligne le programme prévisionnel de la prochaine mission. Pour l'instant, l'urgence concerne l'obtention du financement des billets de deux des trois bénévoles qui vont gérer la mission. En effet, le coût des billets a fortement augmenté, et l'association ne peut pas se permettre de financement, même partiellement, ces billets d'avion.